Le parcours exceptionnel de Bernard Aubertin.

Tout au long de sa longue carrière, Bernard Aubertin s'est efforcé de créer des instruments mariant un son élaboré à une esthétique raffinée, avec pour objectif ultime d'élever les âmes.

Autodidacte, il a fabriqué des dizaines d'instruments pour le monde entier, dont 29 au Japon, destinés à des communautés chrétiennes, des salles de concerts ainsi qu'à la prestigieuse école des beaux-arts de Tokyo. Aujourd’hui, ses orgues résonnent aux quatre coins du globe, du cœur intellectuel de l'Angleterre (Oxford) jusqu'en Scandinavie, en passant par le Brésil ou la Corée du Sud.

Pourtant, rien ne prédestinait Bernard Aubertin à une telle carrière.

Né en 1952 en Lorraine au sein d'une famille d'ébénistes, ses ancêtres travaillent le bois depuis 300 ans. Il succomba au charme des grandes orgues lors des travaux de boiseries que son père réalisait pour diverses églises. Le sort avait choisi, il serait facteur d’orgue. Après avoir appris l'ébénisterie auprès de son père, il conclut ses études aux Arts Déco de Strasbourg par la réalisation de son premier instrument, conçu à partir de matériaux de récupération.

Pourtant Bernard n’avait pas pour ambition de créer sa manufacture mais d’être dans la conception d’orgues pour d’autres entreprises déjà installées. Mais il ne trouvait pas son compte au sein des entreprises qu’il fréquenta, sa vision de l’orgue était autre et il se devait de lui donner vie.

C’est ainsi que l’idée d'acheter une ruine pour y établir une manufacture germa en lui, et avec sa femme et associée, Sonja, ils s’installèrent dans l'ancien Prieuré de Courtefontaine (Jura), abandonné et dans un état de délabrement total. Ne disposant que d’une seule salle habitable, le Prieuré n’avait ni chauffage ni eau courante. C’est pourtant dans cette ruine que naquit la Manufacture d’orgues. Sonja et Bernard consacrèrent leur vie à redonner ses lettres de noblesse à cet édifice datant de 1137. Réparant petit à petit l’édifice selon les rentrées d'argent de la manufacture.

La restauration du prieuré valu à Bernard et Sonja Aubertin le Grand Prix Crédit du Nord-Vieilles Maisons Françaises en 1994.

De ses ateliers ont émergé des dizaines d'instruments destinés au monde entier, non seulement pour des églises, mais aussi pour d'éminentes universités anglo-saxonnes telles qu'Aberdeen, Oxford, Cambridge ou encore Newcastle. Il fut le premier facteur à construire un instrument dans le cœur intellectuel de l'Angleterre (Oxford) depuis Adam et Ève.

Sans jamais faire de compromis, tous les instruments de Bernard Aubertin ont été intégralement produits au sein de ses ateliers par une équipe de 12 artisans d'art talentueux. Ambassadeur du "made in France" dans le monde entier, il a su créer sa propre esthétique, inspirée par le XVIIe siècle, et sa propre signature sonore en veillant personnellement à l'harmonie. Dessinateur, sculpteur, designer, harmoniste ou encore maître d'œuvre, Bernard fut investi dans la conception de chaque instrument, du premier croquis au dernier détails de finitions. Reconnaissant son savoir-faire, le ministère de la culture le nomma Maître d'art (titre inspiré des trésors nationaux vivants japonais) en 1995, puis Chevalier de la Légion d'Honneur en 2007. En 2004, l'université d'Aberdeen lui décerna le titre de Doctor Honoris Causa, faisant de lui le premier facteur d'orgue à recevoir cette distinction au Royaume-Uni.

Résistant aux sirènes du temps, Bernard Aubertin a toujours pensé ses instruments dans un style qu'il souhaite non intrusif, afin qu'ils puissent fusionner harmonieusement avec les lieux qui les accueillent pour y demeurer pendant des siècles.

Spécialisé dans la fabrication d’orgues neuf, la manufacture Aubertin restaura également de nombreux instruments comme celui de Thann, Saint Nicolas du Chardonnet…

Les orgues Aubertin attirent les organistes du monde entier et plus d’une centaine d'enregistrements ont été réalisés sur ces instruments.

Récompenses

Légion d’honneur

Doctor Honoris Causa (Université d’Aberdeen)

Maître d’art (titre du ministère de la culture)

Médaille Vermeille de la ville de Paris  

Citoyens d’honneur de plusieurs villes

La facture d'orgue.

Les origines de l’orgue sont mystérieuses et remontent à la Grèce antique. Il fut utilisé par l’Empire romain dans ses cirques et théâtre avant d’arriver dans les églises durant le moyen-âge.

Surnommé le roi des instruments par Mozart, l’orgue est un instrument complexe qui allie esthétique, ingénieurie et harmonie.

Sa fabrication nécessite plus de 10 corps de métiers différent tel que tuyauter, ébéniste, sculpteur, désigner, facteur d’orgue ou encore harmoniste… Transmettre la facture d’orgue, c’est défendre de nombreux Haut artisanat d’art et pas seulement la facture instrumentale.

La conception d’un tel instrument nécessite des connaissances en architecture, art décoratif ou encore acoustique et mécanique.

Majestueux de par sa forme, puissant de par son son, l’orgue résonne dans des milliers d’églises et salle de concerts à travers le monde. Il est l’instrument le plus complexe au monde et celui pouvant jouer le plus de sonorité. De Bach à Mozart en passant par Saint Saens ou Liszt, l’orgue est un terrain d’expression apprécié par les grands compositeurs.

Bernard Aubertin a développé sa propre esthétique et sonorité durant sa carrière. Donnant une place prépondérante à la sculpture et au Haut artisanat d’art dans la fabrication des ses instruments.

À la tête de sa manufacture composée de 12 artisans d’art, tous ses orgues étaient intégralement fabriqués en France avant d’être expédié dans le monde entier.

Art mystérieux et peu connu, la facture d’orgue a rarement été mise sur le devant de la scène dans des expositions ou publications.

C’est pourquoi, aux Archives Aubertin, nous nous efforçons de faire connaître le travail de Bernard Aubertin, de le préserver afin de pouvoir mieux le transmettre.

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